L’édition 2024 de l’exposition MonacoPhil 2024 se déroulera à Monaco, du 5 au 7 décembre, dans deux lieux distincts :
– Le Musée des timbres et des monnaies de Fontvieille accueillera cent raretés, provenant de collections de renommée mondiale, dont celles du prince Albert II, du roi Charles III, de plusieurs musées postaux et de collectionneurs privés.
Parmi ces joyaux, en voilà cinq qui a eux seuls méritent le déplacement :
– Enveloppe de Monaco pour Paris du 7 mai 1858 affranchie avec un 10 et un 40 centesimi de la 4e émission de Sardaigne. Cette lettre affranchie à 50 centesimi pour la France est l’une des rares signalées.
A l’époque, les deux bureaux de poste de la principauté, Monaco et Menton, ont été confiés à l’administration sarde de 1818 à 1860. Et lors de la création des timbres dans le royaume de Sardaigne, en 1851, ces derniers pouvaient être utilisés jusqu’au début de 1858, date à laquelle leur usage devint obligatoire dans tous les bureaux sardes et en principauté.
– Ex-colonie française, Assinie. Lettre de la toute première période où les timbres étaient annulés par le grand cachet à date « ETABLISSTS DE LA COTE-D’OR/ASSINIE » avant la livraison du losange oblitérant « ASI » (pour Assinie) en avril 1863. Elle est adressée pour la France (Marmande) le 3 novembre 1862, affranchie à 50 centimes par la voie anglaise avec le type « Aigle », propre aux ex-colonies françaises.
Assinie est un comptoir commercial français situé aujourd’hui dans la partie est de la Côte d’Ivoire, proche de la frontière du Ghana. Au XIXe siècle, il faisait partie des Etablissements de la Côte-d’Or. Le bureau de poste ouvert en 1862 sera fermé en janvier 1871, avant de rouvrir en 1880.
– Guyane britannique, enveloppe « Miss Rose ». En 1850, une émission locale provisoire prévoit trois valeurs, et le 1er mars 1851, elle est complétée par une quatrième, un 2 cents sur papier rose utilisé en port local, pour le courrier distribué dans la ville même. On connaît seulement dix exemplaires de ce 2 cents, tous oblitérés, dont trois paires sur lettres.
Seules deux de ces paires appartiennent à des collectionneurs privés. Celle présentée au Musée des timbres et des monnaies de Fontvieille est adressée à Miss Rose, à Blankenburg, petit village proche de Démérara. La paire est partiellement coupée en rond, montrant des parties du cadre extérieur. Elle est oblitérée par deux frappes du cachet à double arc « DEMERARA » à la date du 5 août 1851 et les deux exemplaires sont revêtus des initiales « E.T.E.D » pour E.T.E. Dalton, receveur principal de la colonie, qui paraphait ou faisait parapher par un commis chaque exemplaire pour se prémunir des fraudes.
Cette lettre a été adjugée plus de 240 000 livres sterling chez David Feldman en 2021
– Le 12 cents à l’effigie de la reine Victoria a été mis en vente au Canada le 14 juin 1851 et retiré le 4 décembre 1854. Si le tirage est de 51 000 exemplaires, seulement 1 450 ont été vendus au public. Le portrait de la reine victoria est inspiré du tableau peint par Alfred Edward Chalon, portraitiste suisse installé à Londres, qu’il exécuta en 1837 pour la première visite de la reine à la Chambre des Lords.
Un de ces timbres a été vendu en 2011 au prix de 425 000 dollars.
– Oldenbourg (ancien Etat allemand), lettre de Varel (Basse-Saxe) pour Santiago de Cuba, par la voie des paquebots à vapeur réguliers de Brême pour New York (Etats-Unis), qui confirme avec son timbre à date circulaire rouge « PAID » que la lettre est bien affranchie, puis de New York à Cuba. L’affranchissement correspond aux tarifs en vigueur en 1858.
Bourse aux timbres et dédicaces
Le centre de conférence du One Monte-Carlo, situé à proximité de la place du Casino, accueillera pour sa part :
– Une exposition thématique, consacrée aux timbres et à l’histoire postale de l’Extrême-Orient, composée d’une trentaine de collections sur les sujets les plus divers, de l’histoire postale de Macao aux timbres gravés du Japon (1872-1876), en passant par l’histoire postale des bureaux de poste français en Chine ou les timbres des établissements des détroits (Malacca, Singapour) à l’effigie de la reine Victoria de 1867 à 1899 ;
– une Bourse aux timbres réunissant une quarantaine de professionnels et l’Office des émissions de timbres-poste de Monaco ;
– et une vente aux enchères.
Démonstrations de gravure, et séances de dédicaces des artistes du timbre – parmi lesquels Pierre Albuisson, Pierre Bara, Elsa Catelin, Cyril de La Patellière, Line Filhon, Alain Giampaoli, Sarah Lazarevic, David Maraskin, Martin Mörck, Thierry Mordant, Stéfanie Van Zyl, etc. – sont également au programme des festivités, tandis que l’Office des émissions de timbres-poste (OETP) monégasque procédera à la vente anticipée de deux émissions :
– Bloc MonacoPhil sur « L’histoire postale de l’Extrême-Orient », inspiré de Mucha, à 6 euros ;
– timbre « Année sainte. Jubilé 2025. Pèlerins d’espérance », à 2,10 euros.
Trois produits exclusifs édités en série limitée – qui favorise une certaine spéculation… et les amateurs pouvant faire le déplacement – seront diffusés durant la manifestation :
– Un encart contenant le bloc MonacoPhil 2024, tiré à 3 000 exemplaires, vendu 17 euros ;
– un encart contenant un feuillet numéroté et non dentelé sur le thème de l’Année sainte, tiré à 2 500 exemplaires, vendu 28 euros ;
– un coffret contenant une affiche numérotée célébrant les 500 ans de l’alliance avec Charles Quint, comprenant un bloc de quatre timbres, le tout imprimé en taille-douce, tiré à 2 500 exemplaires, vendu 45 euros.
Florence Bouvier, adjointe au directeur de l’OETP, précise que « ces produits seront mis en vente durant MonacoPhil, et, à l’issue de la manifestation, proposés en priorité à nos abonnés par correspondance. Par la suite, s’il en reste, ils pourront être disponibles via nos différents canaux de distribution ».
Un mot enfin sur les conférences portant sur l’histoire postale confiées à d’éminents spécialistes tout au long des trois jours de MonacoPhil, comme Simon Martin-Redman (« Sarawak : pirates, populations et poste »), Gordon Eubanks (« L’émission de 1847 aux Etats-Unis »), Jon Aitchison (« Le siège de Paris et le courrier de ou à destination des îles anglo-normandes »), Robert Abensur (« Présence française en Extrême-Orient pendant la première guerre de l’opium »), Jérôme Castanet (« Les tarifs de la poste maritime française entre 1876 et 1881 »), etc.
Philatélie asiatique toujours, à noter enfin que Shanghaï (Chine) accueille China 2024, du 29 novembre au 3 décembre, une exposition internationale, dans le cadre du 75e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine.
MonacoPhil 2024, du 5 au 7 décembre, à Monaco. Centre de conférence One Monte-Carlo, place du Casino, le jeudi 5 et le vendredi 6 décembre, de 10 heures à 18 heures, et le samedi 7 de 10 heures à 17 heures. Entrée libre. Musée des Timbres et des Monnaies, Terrasses de Fontvieille, le jeudi 5 et le vendredi 6 décembre de 10 heures à 18 heures, et le samedi 7 de 10 heures à 16 heures. Entrée libre (Tél. : 377 98 98 41 50). Office des émissions de timbres-poste (siège), Centre commercial de Fontvieille 3e étage, 23, avenue Albert-II, 98000 Monaco (Tél. : 377 98 98 41 41).