Le Parlement européen valide la Commission Von der Leyen 2

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Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, après les résultats de l’élection des commissaires au Parlement européen, à Strasbourg, le 27 novembre 2024.

Près de six mois après les élections européennes du 9 juin, la Commission va se mettre au travail, le 1er décembre. Mercredi 27 novembre, au terme d’un processus semé d’embûches, les eurodéputés ont enfin validé l’équipe des vingt-six hommes et femmes qui entoureront sa présidente, Ursula von der Leyen, pour les cinq ans à venir.

Dans un monde où l’Europe est cernée par les défis – guerre en Ukraine, conflit israëlo-palestinien, élection de Donald Trump à la Maison Blanche, ambitions chinoises, décrochage économique, réchauffement climatique –, le Parlement européen ne pouvait pas se permettre de faire traîner les choses.

Mercredi, Ursula von der Leyen n’a pas caché son soulagement quand le résultat des votes est tombé. Au total, 370 eurodéputés lui ont apporté leur voix, 282 s’y sont refusés et trente-six se sont abstenus. Mais elle n’a pas crié victoire, tant son score est médiocre. C’est même le pire jamais enregistré dans l’histoire de l’Union européenne, alors qu’elle a engrangé des voix allant de l’extrême droite aux Verts.

Un vice-président exécutif postfasciste

Durant son premier mandat (2019-2024), l’ancienne ministre d’Angela Merkel a pu compter sur une majorité proeuropéenne, constituée de trois groupes politiques : les chrétiens-démocrates du Parti populaire européen (PPE), les sociaux-démocrates (S&D) et les libéraux (Renew). Le scrutin de juin a confirmé cet attelage mais, sur fond de poussée de l’extrême droite et d’effondrement des Verts et de Renew, il est moins stable.

Non seulement, le PPE s’est renforcé, confortant sa position de première force politique, mais il peut maintenant construire une majorité alternative, avec les groupes d’extrême droite des Conservateurs et réformistes européens (ECR), des Patriotes pour l’Europe et de l’Europe des Nations souveraines (ENS).

Face à cette nouvelle donne, Ursula von der Leyen a choisi de nommer vice-président exécutif l’Italien Raffaele Fitto, du parti postfasciste Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni. Si les élus italiens d’ECR lui en ont su gré, ils n’ont pas été suivis par tous leurs alliés : entre autres, le parti polonais Droit et justice (PiS) a voté contre le nouveau collège, à l’instar de la Française Marion Maréchal (Reconquête).

En donnant pour la première fois de l’histoire de la Commission ce titre à un représentant de l’extrême droite, Ursula von der Leyen a enregistré des défections chez les S&D et les Verts, notamment les Français. « Von der Leyen a consacré la banalisation de l’extrême droite dans les institutions. Et quand l’extrême droite avance, c’est l’Europe qui recule », juge l’eurodéputée Verte Marie Toussaint.

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