En Asie du Sud-Est, le Vietnam compte échapper aux représailles de Donald Trump

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Usine Samsung Electronics dans la province vietnamienne de Bac Ninh (Vietnam), le 11 juin 2024.

Les grandes économies exportatrices de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN) ont largement capitalisé sur la fermeté de Trump à l’égard de la Chine lors de son premier mandat. Les taxes douanières puis les restrictions sur la fourniture de composants high-tech à la Chine, entérinées par le gouvernement Biden, ont favorisé dans ces pays à bas coûts des alternatives rapides et viables à la production chinoise – une stratégie connue sous le nom de « Chine + 1 ».

En promettant lors de sa campagne 60 % de droits de douane pour les produits chinois et 10 % pour les autres, le président élu américain va-t-il encore accélérer ce phénomène de délocalisation au profit de l’Asie du Sud-est ? Ou les plus performants des exportateurs du Sud-Est asiatique ne risquent-ils pas de se retrouver dans le même panier que la Chine ? La question préoccupe à Kuala Lumpur, à Djakarta et à Bangkok – mais sans doute nulle part plus qu’à Hanoï.

Champion de la croissance en Asie du Sud-Est, le Vietnam a été l’un des grands gagnants de la diversification des équipementiers de l’électronique en dehors de Chine : le sud-coréen Samsung, le taïwanais Foxconn et l’américain Intel ont investi des milliards dans la téléphonie et les composants électroniques, devenus le premier poste d’exportation du Vietnam.

« Rhétorique populiste »

Conséquence, le surplus commercial du Vietnam avec les Etats-Unis est passé 38,3 milliards de dollars (36,40 milliards d’euros) en 2017, au début du premier mandat de Donald Trump, à 105 milliards en 2023 (99,90 milliards d’euros) – et 96 milliards (91,35 milliards d’euros) rien que pour les neuf premiers mois de l’année 2024. « Le Vietnam est, avec sa capacité industrielle en expansion, dans une position privilégiée pour continuer à accueillir les délocalisations [en provenance de Chine] », écrit Marco Förster, analyste basé à Hanoï pour Dezan Shira & Associates, dans une note récente.

« Mais si la rhétorique populiste et les politiques protectionnistes de Trump se mettent à cibler les exportations vietnamiennes, de la même manière qu’elles l’ont fait pour le Mexique et l’Union européenne lors de sa campagne, cette opportunité pourrait rapidement se transformer en une grande vulnérabilité », poursuit-il. Le Vietnam figure au quatrième rang des déficits commerciaux enregistrés par les Etats-Unis, derrière ceux avec le Mexique, l’Union européenne, et enfin, le « champion » chinois.

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