les géants de la tech pourraient tirer profit de son second mandat

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Le président américain Donald Trump accueille les membres de son conseil technologique, dont (de gauche à droite) le PDG d’Apple, Tim Cook, le PDG de Microsoft, Satya Nadella, et le PDG d’Amazon, Jeff Bezos, à la Maison Blanche, à Washington, le 19 juin 2017.

« Je souhaite à Donald Trump tout le succès dans son entreprise de mener et unifier l’Amérique que nous aimons tous. » Jeff Bezos a prestement et chaleureusement félicité le nouveau président américain, dès le lendemain de son élection le mardi 5 novembre. Le fondateur d’Amazon est loin d’être le seul patron d’un géant du numérique à avoir ainsi fait avec zèle acte de bonne volonté auprès de Donald Trump : Sundar Pichai, de Google, Tim Cook, d’Apple, Satya Nadella, de Microsoft, ou Sam Altman, d’OpenAI, ont clamé « avoir hâte de collaborer » avec la nouvelle administration pour favoriser l’« innovation » et renforcer le « leadership » américain.

Le contraste est saisissant avec 2016, quand la première élection de l’électron libre républicain avait secoué les entreprises de la Silicon Valley traditionnellement démocrates – leurs dirigeants avaient hésité à se rendre à la première invitation de la Maison Blanche. Un de leur lobby s’était notamment opposé à la remise en cause, voulue par Donald Trump, des visas des travailleurs étrangers, courants dans ces entreprises de la tech.

Si les grandes multinationales américaines du numérique américain ont changé de ton, c’est par prudence et pragmatisme, car elles ont connu un premier mandat de M. Trump. Celui-ci avait marqué une rupture, avec un net refroidissement des relations entre la Maison Blanche et la Silicon Valley, auparavant cajolée par l’administration Obama. Mais, au-delà de ce premier aspect, les géants de la tech ont paradoxalement de bonnes raisons d’espérer être des bénéficiaires d’un mandat « Trump 2 ».

« Nouvel âge d’or » à faire advenir

En effet, Donald Trump promet par exemple de soutenir fortement le développement de l’intelligence artificielle (IA), une technologie devenue centrale dans le secteur depuis l’émergence du robot conversationnel ChatGPT, fin 2022. « Il nous a dit : “L’IA fait très peur, mais nous devons absolument gagner. Car si nous ne gagnons pas, alors la Chine gagnera” », ont expliqué les investisseurs en capital-risque Marc Andreessen et Ben Horowitz, dans un podcast de juillet, à propos du futur président.

L’IA fait partie du « nouvel âge d’or » à faire advenir, a déclaré M. Trump, lors de la convention du Parti républicain, en juillet. « L’IA a besoin littéralement du double de l’électricité aujourd’hui disponible dans notre pays. Vous imaginez ? », a-t-il lancé, appelant donc à « produire des quantités massives d’énergie ». Un message sûrement doux aux oreilles de tous les poids lourds de l’IA, cherchant désormais à alimenter leurs gourmands centres de données avec des réacteurs nucléaires, à l’image d’Amazon, qui vient de voir une autorité américaine limiter la puissance d’un de ses projets.

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