En Iran, la peur d’un retour à la « pression maximale »

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Une bannière anti-américaine et anti-israélienne, à Téhéran (Iran), le 6 novembre 2024.

Vingt-quatre heures après l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, les réactions en Iran restent prudentes. Les rares dirigeants iraniens qui se sont exprimés ont cherché à minimiser les répercussions potentielles du retour de ce fervent partisan de la politique de « pression maximale » sur Téhéran. Cependant, cette retenue masque mal le malaise du régime iranien.

« L’élection présidentielle aux Etats-Unis n’a aucune incidence [sur nous], car toutes nos prévisions ont été faites à l’avance. Les politiques générales aux Etats-Unis et en Iran restent constantes et ne changent pas de manière significative en fonction des individus », a affirmé la porte-parole du gouvernement iranien, Fatemeh Mohajerani, peu après que Donald Trump a revendiqué sa victoire, mercredi 6 novembre. Elle a ensuite cherché à rassurer en minimisant l’impact de l’élection de Donald Trump sur l’économie iranienne. « Les moyens de subsistance des Iraniens ne seront pas affectés par l’élection américaine », a-t-elle assuré.

Ces déclarations sont d’autant plus étonnantes que les Etats-Unis, sous le premier mandat de Donald Trump (2017-2021), étaient sortis de l’accord sur le nucléaire iranien, réimposant ainsi des sanctions sévères contre la République islamique. Cette décision avait fait chuter les investissements étrangers en Iran et considérablement réduit les exportations de pétrole iranien, principale ressource financière de Téhéran. A l’époque, les Iraniens ont connu une détérioration de leur situation économique, en particulier un taux d’inflation supérieur à 40 %. Sous la présidence de Joe Biden, les restrictions sur les exportations de pétrole iranien ont été assouplies, en partie dans l’espoir de relancer l’accord sur le nucléaire. Mais ces négociations n’ont pas abouti.

« Les relations sont houleuses »

En Iran, le retour de Donald Trump à la Maison Blanche réveille également un mauvais souvenir : l’assassinat, en 2020, de Ghassem Soleimani, le chef de la Force Al-Qods, une branche des gardiens de la révolution (l’armée idéologique du pays), responsable des opérations extraterritoriales de Téhéran, notamment au sein de l’« axe de la résistance ».

Ces derniers mois, les relations entre l’Iran et Donald Trump se sont encore davantage tendues, après que le candidat républicain a évoqué de « grandes menaces » contre sa propre vie, provenant, selon lui, de l’Iran. « Si j’étais président, j’informerais le pays proférant des menaces, en l’occurrence l’Iran, que si vous faites quoi que ce soit pour nuire à cette personne, nous ferons détruire vos plus grandes villes et le pays lui-même », a-t-il déclaré, en septembre, lors d’un meeting en Caroline du Nord.

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