Au Chili, le gouvernement de gauche malmené aux élections locales

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Le décompte des votes au centre culturel de l’ancienne gare de Mapocho, à Santiago, lors des élections municipales et régionales au Chili, le 27 octobre 2024.

Dernier grand rendez-vous électoral avant l’élection présidentielle de 2025, les scrutins municipaux et régionaux qui se sont tenus samedi 26 et dimanche 27 octobre au Chili faisaient office de répétition générale, notamment pour le gouvernement de Gabriel Boric (gauche). Sans raz-de-marée ni déroute pour aucune force politique, l’élection, avec vote obligatoire, pour désigner maires, gouverneurs régionaux et conseillers régionaux et municipaux a consacré le recul de la coalition présidentielle, la consolidation de la droite traditionnelle de Chile Vamos et une avancée en demi-teinte de l’extrême droite.

Le camp de Gabriel Boric, élu en 2021 sur un programme progressiste largement édulcoré faute de majorité au Congrès, perd au total trente-neuf municipalités, parmi lesquelles celle de Santiago. Certes, la mairie de la capitale, jusque-là détenue par la communiste Iraci Hassler, oscille historiquement entre la gauche et la droite. Mais la victoire de Mario Desbordes (droite), avec plus de vingt points d’avance sur sa rivale communiste, est suffisamment large pour symboliser la perte de terrain du gouvernement. D’autant que la mairie de l’hypercentre de Santiago a pour réputation d’annoncer la couleur du parti gagnant lors de l’élection présidentielle suivante. La coalition au pouvoir, qui rassemble des formations allant du Parti communiste au centre gauche, perd également la municipalité convoitée de Nunoa, dans l’agglomération de Santiago, pour moins d’un point de pourcentage.

La question de l’insécurité

Le gouvernement fait les frais de la crise de l’insécurité, avec l’augmentation de 42,5 % du nombre d’homicides en 2022 par rapport à 2018. Si le ministère de l’intérieur met en avant la légère inflexion de cette dynamique, avec une diminution du nombre de victimes d’homicides de 6 % en 2023, au regard de l’année précédente, la question de l’insécurité accapare le débat public. Par ailleurs, les derniers jours ont été marqués par la plainte pour viol visant Manuel Monsalve, ancien sous-secrétaire au ministère de l’intérieur et cadre-clé du gouvernement dans la lutte contre l’insécurité.

Les élections municipales et régionales ne constituent pas pour autant un désaveu pour le gouvernement, dont la coalition conserve des mairies importantes comme Maipu (agglomération de Santiago) et Viña del Mar (Ouest). Elle l’emporte dans 111 municipalités. Dans la foulée des résultats, Gabriel Boric a souhaité minimiser la perte de terrain, soulignant que « les pronostics catastrophistes » ne se vérifiaient pas.

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