L’un mise sur une tribune légendaire pour adresser un message national, l’autre tente d’arracher les voix « quartier par quartier » là où elles comptent le plus. A moins de dix jours d’une élection présidentielle américaine plus incertaine que jamais, Donald Trump compte remplir le légendaire Madison Square Garden de New York de casquettes rouges dimanche 27 octobre, pendant que Kamala Harris ratisse le terrain à Philadelphie, dans l’Etat crucial de Pennsylvanie.
Alors que la candidate démocrate a affiché ces derniers jours le soutien de plusieurs icônes de la pop culture, de Bruce Springsteen à Beyoncé, Donald Trump espère réaliser une démonstration de force avec ses partisans dans « l’arène la plus célèbre du monde », où se sont produits les Rolling Stones, Madonna, U2 et où jouent les populaires équipes de NBA et de hockey sur glace des Knicks et des Rangers. L’ancien président montera sur scène avec son allié de campagne omniprésent, le propriétaire multimilliardaire de Tesla et X, Elon Musk, ou encore le grand manitou des arts martiaux mixtes (MMA) Dana White.
A New York, bastion démocrate où il est né et a fait fortune dans l’immobilier – plusieurs gratte-ciel y portent son nom –, avant d’être condamné plusieurs fois par des tribunaux, Donald Trump entend se présenter comme le « meilleur choix pour réparer tout ce que Kamala Harris a cassé », selon son équipe de campagne. Une manière de renvoyer encore une fois au bilan de l’administration Biden la vice-présidente, qu’il n’a cessé, au milieu d’insultes personnelles (« droguée », « idiote »), d’attaquer sur l’inflation, l’immigration et l’insécurité.
Dimanche soir, Donald Trump répondra peut-être à ceux qui dressent un parallèle entre ses discours aux penchants de plus en plus autoritaires, populistes et nationalistes, et le choix du Madison Square Garden, théâtre d’un impressionnant rassemblement nazi en 1939.
En souvenir de l’attaque du Capitole
La vice-présidente lui donnera la réplique mardi dans un lieu tout aussi symbolique. Kamala Harris fera son propre réquisitoire contre Trump à quelques encablures de la Maison Blanche, l’endroit où ce dernier avait harangué ses partisans le 6 janvier 2021 juste avant qu’ils n’attaquent le Capitole.
« Je le fais là, parce que je pense qu’il est très important pour le peuple américain de penser à la personne qui occupera le bureau Ovale le 20 janvier », a-t-elle expliqué dans une interview sur CBS dimanche, évoquant le « danger » que représentent Donald Trump et ses politiques. « Sa première priorité ce sera les gens comme lui » et non « les gens qui travaillent dur, les personnes âgées ».
D’ici là, Kamala Harris compte appeler au vote « quartier après quartier », selon son équipe de campagne, en mettant l’accent sur les communautés noires et latinos, pour faire le plein de voix en Pennsylvanie, l’un des sept Etats disputés qui seront déterminants dans l’élection le 5 novembre, l’une des plus serrées de l’histoire des Etats-Unis d’après les sondages.