le « non » à l’adhésion du pays à l’UE en tête, la présidente Sandu dénonce « une attaque sans précédent contre la démocratie »

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La présidente moldave, Maia Sandu, dans un bureau de vote à Chisinau, le 20 octobre 2024.

La présidente moldave, Maia Sandu, a dénoncé « une attaque sans précédent contre la démocratie », alors que le « non » au référendum sur l’adhésion à l’Union européenne (UE) pointe en tête, sur fond de soupçons d’ingérence russe.

« Des groupes criminels, agissant de concert avec des forces étrangères hostiles à nos intérêts nationaux, ont attaqué notre pays à coups de dizaines de millions d’euros, de mensonges et de propagande » pour « piéger notre pays dans l’incertitude et l’instabilité », a déclaré, visage grave, Mme Sandu, devant la presse, à Chisinau.

Les électeurs moldaves étaient appelés, dimanche 20 octobre, à se prononcer lors de deux scrutins cruciaux : le premier tour de l’élection présidentielle et un référendum pour adopter dans la Constitution le principe d’une future adhésion à l’UE. La Moldavie y a déjà un pied avec l’ouverture officielle, en juin, de négociations d’adhésion.

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Face à un candidat soutenu par les socialistes prorusses

Mais, après dépouillement d’environ 90 % des bulletins, 53 % des votes rejettent le rapprochement européen. C’est une surprise et, s’ils se confirment, un revers pour la présidente Maia Sandu. La tendance pourrait s’inverser alors que de nombreux votes restaient à compter à l’étranger, où vit une importante diaspora.

Parallèlement, la cheffe de l’Etat sortante, qui a résolument tourné vers l’UE son petit pays, voisin de l’Ukraine en guerre mais aussi de la Roumanie, membre de l’UE et de l’OTAN, est arrivée en tête du premier tour de la présidentielle avec 36 % des voix. Elle affrontera, le 3 novembre, Alexandr Stoianoglo, 57 ans, soutenu par les socialistes prorusses, qui fait mieux que prévu avec près de 29 % des suffrages.

Maia Sandu, qui a tourné le dos à Moscou après l’invasion de l’Ukraine et qui a porté à Bruxelles la candidature de son pays, avait convoqué le référendum pour valider sa stratégie, et déterminer le destin de cette ancienne république soviétique de 2,6 millions d’habitants.

Achat de votes

Corruption, désinformation : la police a mené, ces derniers mois, 350 perquisitions et procédé à des centaines d’interpellations de suspects accusés de vouloir perturber le processus électoral pour le compte de Moscou. Un système « sans précédent » d’achat de votes a été révélé, visant jusqu’à un quart des électeurs attendus aux urnes dans le pays de 2,6 millions d’habitants.

D’après le groupe de réflexion WatchDog, la Russie a dépensé une centaine de millions de dollars pour influer sur le scrutin. Avec, à la manœuvre, l’oligarque Ilan Shor, réfugié à Moscou après une condamnation pour fraude. Sur les réseaux sociaux, il a ironisé sur « la déroute » de Maia Sandu et son « échec lamentable ». Le Kremlin a « catégoriquement » rejeté les accusations d’ingérence.

« Ce vote va déterminer notre destin pour de nombreuses décennies », avait déclaré la présidente, Maia Sandu, lors de son vote, invitant tous les citoyens, y compris l’importante diaspora, à se déplacer. « C’est la volonté du peuple moldave » qui doit s’exprimer, « pas celle d’autres personnes, pas l’argent sale », a insisté la candidate.

Première femme à occuper, en 2020, les plus hautes fonctions dans cet Etat situé entre l’OTAN et la zone d’influence russe, cette économiste de 52 ans à la réputation d’incorruptible est devenue une personnalité européenne de premier plan. Face à elle au premier tour, pas de poids lourd mais une ribambelle de dix candidats, pour la plupart considérés comme étant plus ou moins liés à Moscou derrière des discours de « neutralité ». Certains s’exprimant en russe, en plus de la langue officielle qu’est le roumain.

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Après ce revers, une victoire de Mme Sandu au second tour est loin d’être assurée. M. Stoianoglo peut compter sur les réserves de voix de nombreux petits candidats. Pendant la campagne, cet homme à l’allure sévère a appelé à « restaurer la justice » devant un pouvoir prêt, selon l’opposition, à brimer les droits. Se disant favorable à une politique étrangère « équilibrée » renouant avec la Russie, il s’est abstenu au référendum.

Le Monde avec AFP



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