En réaction à l’enquête sur le meurtre d’un leader séparatiste sikh, l’Inde va rappeler son ambassadeur au Canada

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L’Inde a annoncé, lundi 14 octobre, rappeler son ambassadeur au Canada, accusant ce pays d’enquêter sur lui et sur d’autres diplomates considérés par Ottawa comme de potentiels suspects dans l’enquête sur le meurtre, en 2023, d’un leader séparatiste sikh sur le sol canadien. Dans la foulée, les autorités indiennes « ont décidé d’expulser » six diplomates parmi lesquels le chargé d’affaires consulaires du Canada, Stewart Wheeler, ainsi que son adjoint et quatre premiers secrétaires. « Il leur a été demandé de quitter l’Inde à ou avant 23 h 59 samedi 19 octobre », a déclaré le ministère des affaires étrangères dans un communiqué.

« Nous n’avons pas confiance dans l’engagement du gouvernement canadien actuel à assurer leur sécurité », a aussi ajouté le ministère. Le gouvernement indien a donc « décidé de rappeler le haut-commissaire ainsi que d’autres diplomates et responsables visés », a-t-il ajouté.

Le meurtre en 2023 du citoyen canadien Hardeep Singh Nijjar, qui militait pour la création d’un Etat sikh indépendant dans le nord de l’Inde appelé le Khalistan, a envenimé les relations entre les deux pays, après que le premier ministre canadien Justin Trudeau a déclaré qu’il y avait « des allégations crédibles » reliant les services secrets indiens à ce crime.

Surenchères de représailles diplomatiques

Dans un communiqué, le ministère des affaires étrangères indien a déclaré avoir « reçu une communication diplomatique du Canada laissant entendre que le haut-commissaire indien et d’autres diplomates sont des personnes présentant un intérêt » dans l’enquête en cours.

Il a qualifié d’« absurdes » les allégations selon lesquelles l’Inde serait impliquée dans le meurtre, y voyant une « stratégie de diffamation de l’Inde à des fins politiques ». La diplomatie indienne a assuré que l’ambassadeur au Canada, Sanjay Kumar Verma, un ancien ambassadeur au Japon et au Soudan, était un diplomate de carrière respecté et que les accusations portées contre lui étaient « ridicules et méritaient d’être traitées avec mépris ».

Depuis les accusations de Justin Trudeau, les deux pays se sont livrés à une surenchère de représailles diplomatiques. En 2023, l’Inde avait temporairement restreint les visas pour les Canadiens et obligé Ottawa à rapatrier des diplomates.

Convocation du chargé d’affaires du Canada

« L’Inde se réserve maintenant le droit de prendre d’autres mesures en réponse à ces derniers efforts du gouvernement canadien pour concocter des allégations contre les diplomates indiens », a mis en garde le ministère. Il a fait savoir qu’il avait convoqué le chargé d’affaires consulaires du Canada.

« Le Canada a fourni des preuves crédibles et irréfutables de liens entre des agents du gouvernement indien et le meurtre d’un citoyen canadien sur le sol canadien », a quant à lui commenté M. Wheeler devant les journalistes après avoir quitté le ministère indien.

« Il est désormais temps pour l’Inde de tenir ses promesses et d’examiner toutes ces allégations. Il est dans l’intérêt de nos deux pays et de leurs peuples d’aller au fond des choses. Le Canada est prêt à coopérer avec l’Inde », a-t-il encore dit.

Nijjar, qui avait immigré au Canada en 1997 avant d’être naturalisé en 2015, était recherché par les autorités indiennes pour terrorisme présumé et conspiration en vue de commettre un meurtre. Quatre Indiens ont été arrêtés à la suite du meurtre de Nijjar, qui avait été tué sur le parking d’un temple sikh à Vancouver en juin 2023.

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Quelque 770 000 Sikhs vivent au Canada, constituant 2 % de la population, avec une minorité active réclamant la création d’un Etat indépendant du « Khalistan ».

Le Monde avec AFP

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