Donald Tusk veut suspendre partiellement le droit d’asile en Pologne pour lutter contre l’immigration illégale

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Le premier ministre polonais, Donald Tusk, à Westerplatte (Pologne), le 1ᵉʳ septembre 2024.

Le chef du gouvernement polonais, Donald Tusk, a annoncé samedi 12 octobre qu’il voulait suspendre partiellement le droit d’asile pour les migrants qui entrent illégalement dans son pays et qu’il demanderait à l’UE d’avaliser cette mesure.

Lors d’un discours au cours d’un rassemblement de son mouvement, Coalition civique, il a assuré que la Pologne allait lutter « sans merci » contre l’immigration illégale. « Je dis tout haut aujourd’hui que parmi les éléments de la stratégie de migration figurera la suspension territoriale temporaire du droit d’asile », a-t-il affirmé, précisant vouloir demander à l’Europe de « reconnaître » cette décision.

Le premier ministre, qui devait présenter samedi sa stratégie migratoire, a reporté cette annonce pour mardi, à l’occasion d’une réunion de son gouvernement. « Nous savons très bien comment [le dirigeant biélorusse, Alexandre] Loukachenko, [Vladimir] Poutine, les passeurs et trafiquants d’êtres humains l’utilisent [le droit d’asile]. La manière dont ce droit d’asile est utilisé va exactement à l’encontre de l’essence du droit d’asile. »

« Nous n’allons respecter ou appliquer aucune idée européenne qui (…) enfreigne notre sécurité, et je pense ici au pacte migratoire et au contexte d’immigrations », a martelé M. Tusk.

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La Russie et la Biélorussie pointées du doigt

La Pologne, membre de l’OTAN et de l’Union européenne, accuse Moscou et Minsk d’organiser cet afflux de migrants dans le cadre d’une attaque « hybride » destinée à déstabiliser la région et toute l’Union européenne, une accusation rejetée par le régime biélorusse.

En mai, la Pologne a annoncé qu’elle dépenserait plus de 2,3 milliards d’euros pour renforcer sa frontière avec la Biélorussie, qui marque la limite orientale de l’Union européenne. Mercredi, Varsovie et Prague ont réclamé ensemble un durcissement de la politique migratoire européenne, prônant une « version plus stricte et différente du pacte sur l’immigration » de l’UE qui doit entrer en vigueur seulement en 2026.

Terres d’accueil de très nombreux réfugiés ukrainiens, et en proie à une pression migratoire, Varsovie et Prague demandent une meilleure protection des frontières externes de l’UE, critiquant en même temps la restauration de frontières internes comme l’a fait l’Allemagne. La Pologne et la République tchèque avaient annoncé ensemble qu’elles demanderaient « un débat très sérieux, politique, sur les migrations » à Bruxelles, et ce dès la prochaine réunion du Conseil européen, à la mi-octobre.

Le Monde avec AFP

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