L’interminable « guerre des étoiles » des généraux pour la direction de la gendarmerie

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Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, salue le directeur général de la gendarmerie nationale, Christian Rodriguez, à Paris, le 23 septembre 2024.

C’est une nouvelle version de la guerre des étoiles, celles qui ornent les épaulettes d’un quatuor de généraux de gendarmerie. Xavier Ducept, Bruno Arviset, Hubert Bonneau ou Tony Mouchet : lequel de ces hauts gradés succédera au directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN) sortant, Christian Rodriguez, retraité depuis le 29 septembre, après cinq années – un record – passées à la tête de l’institution ? Le résultat des consultations engagées au ministère de l’intérieur ne devrait pas être connu officiellement avant mercredi 16 octobre, date du prochain conseil des ministres. Mais il marquera l’épilogue d’un interminable processus de nomination à ce poste disputé, entre pronostics intéressés et sourdes luttes d’influence.

Théoriquement, en vertu de l’usage davantage que du règlement, le major général André Pétillot, numéro deux de la gendarmerie, aurait dû prendre la suite de son chef et désormais ex-directeur général, Christian Rodriguez. Mais, avant de quitter ses fonctions, M. Rodriguez n’a pas souhaité étendre ce privilège successoral à son bras droit : sans être glaciales, les relations entre les deux hommes relèvent tout de même d’une certaine fraîcheur. Question de tempérament, sans doute, tant le premier cultive des airs débonnaires quand son adjoint incarne une roideur toute militaire, qu’un trait d’humour grinçant vient parfois infléchir. Question de parcours, aussi : en 2023, Gérald Darmanin, alors ministre de l’intérieur, a imposé le compagnonnage de M. Pétillot à M. Rodriguez, dont la préférence allait, de notoriété publique, au général Tony Mouchet, un ancien pilote d’hélicoptère de combat.

Au printemps, en lieu et place de M. Pétillot, M. Rodriguez a donc fait son dauphin de Xavier Ducept, patron des gendarmes d’Ile-de-France. Le choix est validé par Gérald Darmanin, qui transmet la candidature à l’Elysée. « Il n’y a pas de sujet, martèle à l’époque l’entourage du ministre. Tout le monde est d’accord sur le cas Ducept. » Tout le monde ou presque. Car, au sein de la gendarmerie, si l’on considère que M. Ducept présente toutes les qualités requises pour aspirer aux plus hautes fonctions, à commencer par un CV jalonné de diplômes et de postes prestigieux, on fait aussi observer qu’il n’a jamais servi à la direction générale, à l’exception d’un passage à la division des relations internationales, entre 2001 et 2003. Or, une affectation au cœur du réacteur de l’institution, où l’on se frotte aux finances, aux missions d’outre-mer ou à la communication, est jugée cruciale dans le cursus d’un futur directeur général.

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