la fin des opérations de déboisement n’attaque pas la détermination des opposants

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Une opposante au projet devant les gendarmes lors d’une manifestation contre la construction de l’A69, à Saix (Tarn), le 1er septembre 2024.

La bataille de l’A69 n’est pas terminée. Au lendemain de la diffusion par la préfecture du Tarn d’un communiqué annonçant que « le concessionnaire a recouvré la pleine propriété de ses terrains sur la commune de Saïx » et que « les opérations de déboisement dans le département du Tarn sont totalement achevées », c’est le message qu’ont voulu faire passer les opposants au projet d’autoroute de 53 kilomètres entre Toulouse et Castres.

« On s’engage à aller jusqu’au bout, œil pour œil, dent pour dent, on ne cédera pas » , a lancé un zadiste, visage couvert, se présentant sous le pseudonyme de Camille, lors d’une conférence de presse, samedi 7 septembre, à Toulouse. Alors que soixante à soixante-dix arbres ont été abattus sur le territoire de la commune de Saïx depuis le 1er septembre, « la bataille des arbres n’est pas terminée même si elle est un point de bascule dans notre lutte », a jugé le militant, faisant état d’une « détermination sans faille ». « Les sentiments qui prédominent sont la rage et la colère. On va les transformer en actions pour continuer à résister », a-t-il affirmé, appelant à un rassemblement dimanche 8 septembre sur un champ privé, prêté « pour réfléchir à la suite ».

Vendredi matin, les forces de l’ordre sont intervenues pour déloger les quatre derniers occupants perchés dans les arbres du site de la Cal’Arbre, du nom de la zone à défendre (ZAD), installée au lieu-dit La Calarié, à Saïx dans le Tarn. « Il s’agit d’une intervention surprise alors que “les écureuils” dormaient sans baudrier », témoigne un autre opposant à l’A69, foulard noir sur le visage. « En échappant aux gendarmes de la CNAMO [une cellule nationale d’aide à la mobilité], deux d’entre eux ont fait une chute de sept mètres de haut. Nos camarades ont été hospitalisés. Ils ont ensuite été placés en garde à vue avant d’être relâchés cette nuit en pleine campagne. » Un opposant au projet se trouve toujours dans les branches d’un chêne à la Cal’Arbre.

A des dizaines de kilomètres de Saïx, à Verfeil, une commune de la Haute-Garonne, il reste un dernier point de blocage sur le tracé de la future autoroute. Depuis le 27 mars 2023, « le verger » est occupé par des opposants qui ont déployé tentes et cabanes dans le jardin pour entraver la coupe d’une trentaine d’arbres. Ce domaine de 8 000 m², qui a été la cible d’un incendie dans la nuit du 31 août au 1er septembre aux alentours de 4 heures du matin, héberge une locataire depuis 2013, ainsi que son jeune fils. Cette dernière, malgré trois offres de logements et une indemnité financière de 20 000 euros proposées par le concessionnaire de l’autoroute Atosca, propriétaire des lieux depuis mars 2023, occupe toujours la maison.

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