Les autorités du Bangladesh ont arrêté plus de 2 500 personnes ces derniers jours après une éruption de violence, liée aux manifestations contre les quotas pour le recrutement dans la fonction publique, selon un nouveau décompte fait par l’Agence France-Presse (AFP) mardi 23 juillet.
Au moins 174 personnes, dont plusieurs policiers, sont mortes au cours de ces troubles, selon un autre décompte de l’AFP réalisé sur la base des victimes dénombrées par la police et les hôpitaux.
Avec environ 18 millions de jeunes sans emploi, selon les chiffres officiels, la réintroduction du système de quotas dans la fonction publique en juin a déclenché la colère des diplômés. Les manifestations ont dégénéré jusqu’à aboutir à la pire vague de violences depuis que la première ministre Sheikh Hasina est arrivée au pouvoir il y a quinze ans. Les autorités ont imposé un couvre-feu, déployé des soldats dans tout le pays et coupé Internet, restreignant considérablement la circulation des informations.
Geste d’apaisement
Dimanche 21 juillet, dans un geste d’apaisement, la Cour suprême a revu le système de quotas dans l’accès aux emplois de fonctionnaire, à l’origine du mouvement de protestation, mené par les étudiants. Seuls 5 % des postes sont désormais réservés aux descendants de ceux qui se sont battus pour l’indépendance du pays, en 1971, contre 30 % initialement. Mais le système n’a pas été aboli, comme le réclament les manifestants.
De son côté, le mouvement étudiant à l’origine des manifestations, Students Against Discrimination, a suspendu ses protestations lundi pour quarante-huit heures, son chef, Nahid Islam, demandant au gouvernement de « lever le couvre-feu pendant cette période, de rétablir l’accès à Internet et de cesser de s’en prendre aux étudiants qui manifestent ».
Dans une déclaration lundi, le lauréat bangladais du prix Nobel de la paix, Muhammad Yunus, a exhorté « les dirigeants internationaux et les Nations unies à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre fin à la violence ».