En Afghanistan, des crues subites font plus de 300 morts dans une province du Nord

4967


Des crues subites dans la province de Baghlan, dans le nord de l’Afghanistan, ont fait au moins 311 morts, selon un bilan provisoire communiqué samedi 11 mai à l’Agence France-Presse (AFP) par le Programme alimentaire mondial (PAM). Auparavant, une autre agence onusienne, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), avait fait état de plus de 200 morts dans ces crues catastrophiques survenues vendredi.

Le ministère de la défense a annoncé samedi que « les opérations de distribution de nourriture, de médicaments et de kits de premiers soins aux victimes avaient démarré » dans le Nord-Est. « L’armée de l’air a commencé à évacuer des habitants à la faveur de l’amélioration de la météo » et transféré plus d’une centaine de blessés dans des hôpitaux, a-t-il ajouté.

L’état d’urgence a été décrété dans les régions où des rivières de boue ont soudainement englouti des milliers d’habitations et d’hectares de cultures, selon la même source.

Les inondations en ce printemps anormalement pluvieux ont aussi touché d’autres provinces de ce pays très vulnérable aux changements climatiques, comme Ghor, dans l’Ouest, ou le Badakhchan, dans le Nord-Est, entraînant également d’énormes pertes financières.

Terres agricoles submergées

Le porte-parole du gouvernement, Zabihullah Mujahid, a évoqué samedi auprès de l’AFP « des dizaines de morts » dans ces diverses provinces. Il a exprimé la veille « la profonde sympathie » des autorités aux victimes des inondations. « Nous avons appris la triste nouvelle que des dizaines de nos compatriotes étaient morts ou ont été blessés dans des inondations dans les provinces de Baghlan, Badakhchan et Ghor », a-t-il écrit sur X.

Le chef de l’autorité provinciale de Baghlan, Hedayatullah Hamdard, avait fait état vendredi soir de 62 morts. « Les pluies saisonnières ont provoqué des crues subites et les gens, qui n’avaient pas pu se préparer, n’ont pas pu se sauver. C’est pour cela que l’on constate de telles pertes », selon lui. Des vidéos mises en ligne sur les réseaux sociaux montrent de violents torrents de boue recouvrant les rues, ainsi que des corps enveloppés dans des linceuls.

Depuis la mi-avril, crues subites et inondations avaient déjà fait une centaine de morts dans dix provinces du pays, dont aucune région n’a été complètement épargnée, selon les autorités. Elles ont également submergé de nombreuses terres agricoles, dans un pays où 80 % des plus de 40 millions d’Afghans dépendent de l’agriculture pour leur survie.

L’Afghanistan, qui a connu un hiver très sec qui a rendu plus difficile l’absorption des pluies par les sols, est très vulnérable aux bouleversements climatiques. Ce pays, ravagé par quatre décennies de guerre et qui figure parmi les plus pauvres du monde, est l’un des plus mal préparés pour faire face aux conséquences du changement climatique d’après les scientifiques. Responsable de seulement 0,06 % des émissions de gaz à effets de serre, l’Afghanistan est le sixième pays le plus vulnérable au changement climatique, selon eux.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu





Source link