les Européens tentent de rassurer l’Ukraine avec une nouvelle aide militaire

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Le ministre allemand de la défense Boris Pistorius lors de la réunion du Groupe de contact de défense en Ukraine, à la base aérienne militaire américaine de Ramstein, près de Ramstein-Miesenbach, en Allemagne, le 19 mars 2024.

Surtout, ne pas donner le sentiment que les Occidentaux abandonnent l’Ukraine. Alors que le soutien américain aux forces de Kiev est toujours bloqué au Congrès par les élus républicains proches de Donald Trump, qui refusent de voter une nouvelle enveloppe d’aide militaire de 61 milliards de dollars (56 milliards d’euros environ), les Etats européens tentent de pallier le faux bond de Washington et de rassurer leur allié ukrainien, dont les troupes sont aujourd’hui sur le reculoir dans le Donbass – la Russie a revendiqué, mardi 19 mars, la prise d’une nouvelle localité dans la région, appelée Orlivka et peuplée de quelque 800 habitants avant la guerre.

De nouveau réunis sur la base aérienne de Ramstein, en Allemagne, dans le cadre du groupe de contact pour la défense de l’Ukraine, plusieurs pays européens ont annoncé, mardi 19 mars, de nouvelles tranches d’aide, soulignant la nécessité de soutenir leur allié dans la durée. Comme souvent depuis le début du conflit, commencé il y a un peu plus de deux ans, le plus prodigue a été l’Allemagne, qui s’est engagée à fournir 500 millions d’euros de matériels militaires supplémentaires – Berlin est déjà le deuxième contributeur après les Etats-Unis, avec un soutien estimé à 17,7 milliards d’euros depuis 2022 par l’Institut Kiel.

Dans le détail, l’Allemagne a promis de livrer « à court terme » 10 000 obus de 155 millimètres à l’Ukraine, directement prélevés dans les stocks de la Bundeswehr, pour répondre aux besoins urgents des forces de Kiev, aujourd’hui à court de munitions sur le front, où la Russie grignote quotidiennement du terrain.

Berlin financera également l’achat de 180 000 des quelque 800 000 obus dénichés sur les marchés par la République tchèque, dont une première partie pourrait être livrée à partir d’avril. Une centaine de blindés de transport de troupes et autant de véhicules logistiques font également partie de l’enveloppe. Mais l’Allemagne refuse toujours l’envoi de missiles de croisière Taurus, estimant que ce serait être partie prenante du conflit, au désespoir des militaires ukrainiens.

« Les Etats-Unis ne laisseront pas échouer l’Ukraine »

Jusqu’ici relativement timorée dans son aide – l’Institut Kiel la place au dix-neuvième rang européen –, la Belgique a également confirmé la mise en œuvre de trois paquets d’aide supplémentaire, pour un montant de 412 millions d’euros. Révélée le 15 mars, cette nouvelle enveloppe comprend notamment 300 blindés multirôles Lynx, en cours de déclassement au sein de l’armée belge, trois navires chasseurs de mines, fournis en coopération avec les Pays-Bas, ainsi que des drones de reconnaissance et des ambulances militarisées. Le 28 février, le premier ministre belge, Alexander De Croo, avait déjà annoncé un soutien de 200 millions d’euros pour financer l’achat de quelque 50 000 des obus de l’initiative tchèque. Selon Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, les pays membres de l’Union européenne se sont d’ores et déjà engagés sur un montant de 20 milliards d’euros de soutien militaire à l’Ukraine pour 2024.

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