L’opérateur de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daiichi (nord-est du Japon) a annoncé vendredi avoir suspendu « par précaution » son processus de rejet en mer d’eau traitée du site, après un séisme de magnitude 5,8 qui a frappé à proximité. Ce processus devrait reprendre plus tard ce vendredi, a ensuite précisé à l’Agence France-Presse un porte-parole de Tepco, l’opérateur de la centrale.
Tepco a commencé le 28 février une nouvelle opération de déversement dans l’océan Pacifique d’eau stockée sur le site de la centrale, traitée au préalable pour éliminer la plupart de ses substances radioactives, à l’exception du tritium, qui n’est dangereux qu’à hautes doses concentrées. Cette quatrième tranche de rejet en mer depuis l’été dernier devait se terminer ce dimanche, selon le calendrier initial.
Séisme à minuit
Après le séisme survenu vendredi à 00 h 14 heure japonaise (jeudi 16 h 14 à Paris) au large des côtes du département de Fukushima, qui n’a pas provoqué de tsunami, « nous avons pu confirmer à distance qu’il n’y avait pas d’anomalies » sur les installations pour diluer l’eau tritiée et l’évacuer dans l’océan, a fait savoir Tepco sur le réseau social X. Mais « par précaution, nous avons suspendu les opérations de ces installations, conformément aux protocoles opérationnels prédéfinis », a ajouté Tepco.
Peu après le séisme, l’Autorité japonaise de sûreté nucléaire (NRA) avait également indiqué sur son site qu’aucune anomalie n’avait été identifiée sur les installations nucléaires à Fukushima.
Située au bord de l’océan Pacifique, la centrale de Fukushima Daiichi a été dévastée en 2011 par un gigantesque tsunami provoqué par un séisme sous-marin de magnitude 9,0 au large de Fukushima. Cette centrale est désormais en cours de démantèlement, un chantier colossal et extrêmement complexe qui devrait encore durer plusieurs décennies.
Pékin notamment a vivement critiqué le rejet en mer d’eau traitée de la centrale, bien que ce processus ait été validé par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). La Chine a répliqué en suspendant toutes ses importations de produits de la mer japonais depuis l’été dernier, et a été imitée par la Russie quelques mois plus tard.