Trois des suspects interpellés lundi dans le cadre de l’enquête sur la mort du jeune Thomas, poignardé lors d’une fête de village dans la Drôme, ont été mis en examen jeudi 14 mars.
Six autres suspects, arrêtés lors du même coup de filet, ont été remis en liberté et deux gardes à vue sont toujours en cours dans le cadre de l’enquête ouverte après le drame survenu dans la nuit du 18 au 19 novembre à Crépol, selon un communiqué du procureur de Valence, Laurent de Caigny.
« Le ministère public a requis la mise en examen des trois personnes présentées des chefs criminels d’homicide volontaire et tentatives d’homicides volontaires en bande organisée », les mêmes chefs que ceux retenus contre neuf jeunes suspects déjà mis en examen en novembre dans ce dossier, a-t-il ajouté.
Onze personnes avaient été interpellées lundi matin par des gendarmes, près de quatre mois après les faits. « Dans cette enquête, l’intérêt c’est d’avoir le regard de chacun (…) pour qu’on puisse confronter les propos des uns et des autres et savoir quelles sont les vraies responsabilités », avait précisé mardi le patron de la gendarmerie nationale, Christian Rodriguez, sur RTL.
L’enquête n’a pas encore permis de déterminer les circonstances exactes de la mort de l’adolescent, aucun des neuf premiers mis en examen ne reconnaissant avoir porté le coup mortel au jeune Thomas.
Rixe mortelle
Ce lycéen de 16 ans avait été mortellement blessé dans la nuit du 18 au 19 novembre 2023 par un coup de couteau à la fin d’un bal dans ce village de la Drôme. Le coup de couteau létal avait été porté à l’extérieur de la salle des fêtes de Crépol qui accueillait environ quatre cents personnes pour le « bal de l’hiver » du village.
La fête avait tourné à la « rixe », selon les mots du procureur de Valence, quand des jeunes venus de Romans-sur-Isère et qui n’étaient pas inscrits à la soirée, certains étant jugés « hostiles » par les témoins, ont été mêlés à une altercation à l’intérieur de la salle, avant les affrontements se poursuivent à l’extérieur.
Appelés sur place, les pompiers avaient pris en charge dix-sept personnes, huit blessés dont quatre dans un état grave. Thomas, capitaine junior de l’équipe de rugby de Romans-Péage, était mort sur la route de l’hôpital.
Les jeunes de Romans-sur-Isère ont assené des coups, certains des coups de couteau, et neuf des 104 témoins entendus par les gendarmes ont rapporté des propos hostiles « aux Blancs ». Face à la mobilisation de l’ultradroite, qui avait à l’époque multiplié les actions pour dénoncer le « racisme anti-Blancs », le parquet a toujours refusé de divulguer l’identité des mis en examen.