Le chef du Hezbollah a affirmé, vendredi 5 janvier, qu’une riposte à la frappe qui a tué le numéro deux du Hamas à Beyrouth est « inéluctable ». Cette frappe, attribuée à Israël, a visé le 2 janvier l’appartement où se trouvait Saleh Al-Arouri, dans la banlieue sud de la capitale libanaise, tuant le dirigeant et six autres responsables et cadres du Hamas.
Ce tir « est grave et ne restera pas sans réponse », a prévenu Hassan Nasrallah dans un discours télévisé, assurant que son mouvement allait réagir sur « le champ de bataille ». Le Hezbollah, allié du Hamas, lance quotidiennement des attaques contre Israël depuis le sud du Liban.
« Nous ne pouvons pas garder le silence sur une violation d’une telle gravité car cela signifierait que tout le Liban serait exposé » à l’avenir, a souligné Hassan Nasrallah. « Nos combattants de l’ensemble des zones frontalières (…) répondront à cette dangereuse violation », a-t-il ajouté. Mercredi, le dirigeant du mouvement chiite avait déjà prononcé un discours dans lequel il avait assuré que l’assassinat de Saleh Al-Arouri « ne resterait pas impuni », sans autre précision.
La frappe de mardi est la première depuis le 7 octobre aux abords de la capitale libanaise. Israël, qui ne l’a pas revendiquée, a immédiatement été accusé par le Hamas, le Hezbollah et le gouvernement libanais. Un responsable de la défense américain a aussi assuré qu’il s’agissait bien d’une « frappe israélienne ».
Israël dit préférer « la voie diplomatique »
Bien qu’ils se limitent pour le moment aux zones frontalières, les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah sont les plus meurtriers depuis la guerre qui les a opposés en 2006. Les violences ont fait 175 morts au Liban, dont 129 combattants du Hezbollah et plus de vingt civils, selon un bilan de l’Agence France-Presse. Dans le nord d’Israël, neuf soldats et cinq civils ont été tués, selon les autorités.
Hassan Nasrallah a affirmé que les attaques menées par sa formation avaient placé le Liban « en position de force » en cas d’un règlement du litige frontalier avec Israël « après la fin de l’agression contre Gaza ».
« Nous avons maintenant une opportunité historique de libérer complètement chaque centimètre carré de notre terre libanaise », a-t-il ajouté en référence aux territoires encore occupés par Israël après son retrait du sud du Liban en 2000.
Le ministre de la défense israélien, Yoav Gallant, a déclaré vendredi qu’Israël « préfère la voie diplomatique à la voie militaire » pour rétablir le calme à la frontière nord. « Mais nous sommes proches du point de retournement du sablier », a ajouté M. Gallant dans une vidéo.
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Les émissaires occidentaux qui s’activent pour éviter un embrasement à la frontière entre les deux pays ont proposé un règlement du litige frontalier entre le Liban et Israël pour obtenir un arrêt des hostilités, selon des sources diplomatiques occidentales.