le nouveau gouvernement licencie les dirigeants des médias d’Etat

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Le premier ministre polonais, Donald Tusk, à Varsovie, le 13 décembre 2023.

Le ministère de la culture polonais a annoncé, mercredi 20 décembre, avoir licencié l’équipe dirigeante des médias d’Etat, largement considérés comme un relais de l’ancien gouvernement populiste. Le président et les membres du conseil d’administration de la télévision, de la radio et de l’agence de presse publiques « ont été limogés », a annoncé le ministère dans un communiqué.

Les médias publics, contrôlés par le parti nationaliste populiste Droit et justice (PiS), ont été régulièrement accusés de présenter des informations biaisées, de transmettre la propagande du gouvernement et de lancer des attaques verbales contre l’opposition.

Mardi, la nouvelle coalition au pouvoir avait fait adopter par le Parlement une résolution appelant à la « restauration de l’ordre légal, l’impartialité et la crédibilité des médias publics », citée dans le communiqué ministériel.

L’ancien ministre de la culture, Piotr Glinski, a considéré ces démarches comme « illégales ». « C’est bien évidemment une attaque contre les médias libres, c’est une violation de la loi », a-t-il déclaré.

Des locaux de la télévision d’Etat occupés

Les nationalistes populistes polonais ont occupé, dans la nuit de mardi à mercredi, des locaux de la télévision publique pour défendre le « pluralisme des médias ». « Il n’y a pas de démocratie sans pluralisme des médias ou sans médias antigouvernementaux forts, et en Pologne, ce sont les médias publics », a déclaré dans la nuit Jaroslaw Kaczynski, chef du PiS. « Nous voulons nous assurer qu’il existe un ordre légal en Pologne et que les médias restent libres », a ajouté le député Marek Suski (PiS), mercredi.

Le PiS, en exercice durant huit ans, a perdu le pouvoir à l’issue des élections législatives d’octobre. La coalition dirigée par le pro-européen Donald Tusk a pris les rênes du pays et s’est engagée à réformer la télévision et la radio d’Etat.

Le gouvernement précédent a été accusé à plusieurs reprises par l’opposition proeuropéenne et des organisations non gouvernementales de restreindre la liberté des médias tout en dirigeant des financements importants vers les médias d’Etat. Dans son rapport de 2020, l’organisation Reporters sans frontières a souligné que « le discours partisan et l’incitation à la haine [étaient] toujours la règle dans les médias publics [polonais], qui ont été transformés en porte-voix de la propagande gouvernementale ».

Le Monde avec AFP



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