120 blessés à Mexico lors d’une manifestation contre la politique du gouvernement face aux cartels

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Lors d’une marche antigouvernementale à Mexico, le 15 novembre 2025.

Des heurts ont éclaté, samedi 15 novembre à Mexico, lors d’un rassemblement contre la politique du gouvernement face aux violences des cartels, faisant une centaine de blessés parmi les policiers et une vingtaine parmi les manifestants.

Ces affrontements ont eu lieu à la suite de différents défilés rassemblant des milliers de protestataires à l’appel du « mouvement du sombrero », issu de l’assassinat récent d’un maire connu pour son combat contre le crime organisé, ainsi que de représentants de la génération Z (les moins de 30 ans).

L’Agence France-Presse a constaté la présence de participants de tous âges. Des manifestants, pour certains encagoulés, ont renversé des barrières métalliques protégeant le palais présidentiel et ont jeté des pavés en direction des forces antiémeutes, qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes.

« Pendant de nombreuses heures, cette mobilisation s’est déroulée de manière pacifique, jusqu’à ce qu’un groupe d’individus encagoulés commence à commettre des actes violents », a expliqué, en conférence de presse, le secrétaire à la sécurité de la capitale, Pablo Vazquez.

Le responsable a fait état de 100 policiers et de 20 manifestants blessés, précisant que 40 agents des forces de l’ordre avaient été pris en charge à l’hôpital à la suite de coups et de coupures. De plus, 20 personnes ont été interpellées pour vol et blessures, tandis qu’une enquête a été ouverte concernant l’agression d’un journaliste du média La Jornada, par des policiers selon son employeur, a ajouté M. Vazquez.

La présidente, Claudia Sheinbaum, au pouvoir depuis le 1er octobre 2024, a conservé une cote de popularité supérieure à 70 % durant sa première année de mandat, mais son action face aux cartels est jugée trop faible alors que des meurtres, principalement dans l’Etat du Michoacan (Ouest), ont reçu une forte attention médiatique.

« Nous sommes tous Carlos Manzo »

Samedi, plusieurs manifestants portaient des sombreros semblables à celui rendu célèbre par Carlos Manzo, le maire d’Uruapan, dans l’Etat du Michoacan, assassiné le 1er novembre. Il s’était fait connaître pour sa traque des criminels.

Des banderoles portant des messages tels que « Nous sommes tous Carlos Manzo » étaient déployées aux côtés du drapeau pirate emblématique du manga japonais One Piece, devenu un symbole de la contestation des jeunes à travers le monde, de Madagascar aux Philippines en passant par le Pérou.

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Les affrontements ont eu lieu devant le Palais national de Mexico, la résidence présidentielle située sur Zocalo, la principale place d’Amérique latine. « Vous auriez dû protéger Carlos Manzo comme ça ! », ont crié certains manifestants aux forces de l’ordre, qui ont actionné des extincteurs et tiré des grenades lacrymogènes.

Outre Carlos Manzo, Bernardo Bravo, dirigeant des producteurs de citrons de cette même région, a été abattu fin octobre.

Vendredi, Claudia Sheinbaum avait critiqué les appels à la mobilisation, déclarant lors de sa conférence de presse matinale qu’elle était « désorganisée » et « financée » depuis l’étranger.

Le Monde avec AFP

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